J'avais vu que ce samedi
et dimanche, dans la chapelle Saint Michel et dans celle des
Cordeliers, se tenait une exposition de travaux des élèves de
l'ESAA (Ecole d'Art supérieure d'Avignon), j'avais eu bien entendu
envie d'y aller voir et m'étais dit que cela pourrait intéresser
des garçons de Rosmerta.
Mais comme suis partie en
retard, comme je n'avais pas annoncé cela – vu vendredi soir
uniquement –, comme je ne savais pas qui serait présent et que je
me refuse à passer le nez dans les dortoirs et chambres, comme
j'avais un peu peur que ce soit un peu trop «conceptuel», pour une
entrée aisée en contact avec les oeuvres, comme ai scrupule à ne
garder que les côtés agréables de leur vie (même si j'avais bossé
avec eux jeudi) me suis dit tant pis et m'en suis allée dans le
plaisir de voir le bleu gagner sur la brouillasse blanche dans le
ciel...
Suis arrivée la première,
pendant qu'un homme finissait de régler la lumière, pendant que les
deux quinquas masculins, professeurs en rondeurs attentives comme on
en voudrait, et quelques toutes jeunes femmes jugeaient de leur
accrochage, revenaient sur les quelques oeuvres sélectionnés, ai
tout de suite pensé : zut ça aurait plu
Alors ai pris quelques
photos pour leur montrer, des dessins, masques de céramique, petites plaques, inclusions... en m'arrêtant pour quelques mots avec un professeur,
et malheureusement ai
loupé les deux photos prises des plaques gravées (pas les deux plus
belles) et des tirages exposés au centre, parce que c'est ce qui me
plaisait le plus et parce que les regardait avec leur auteur (doit-on
dire autrice?) et que l'important était nos yeux qui caressait et le
plaisir que nous avions à en parler...
et puis pendant que
d'autres visiteurs arrivaient leur ai annoncé la possible visite de
nos jeunes amis
et j'ai repris l'arc de
cercle de la rue vers les Cordeliers,
mais la chapelle était
réservée à des performances, la première ayant lieu à quinze
heures... alors me suis contentée d'un court échange, un peu
rapidement, un peu timidement, intimidée que j'étais par un long et
mince jeune homme, à moitié assis, à moitié debout avec une grâce
de dandy et dont le regard, la bouche étaient d'un très charmant
ironiste...
ai continué jusqu'à la
rue Carnot, la rue Pasteur, ai croisé un des jeunes qui m'a
interpelée, lui ai parlé de l'exposition.... suis arrivée en plein
lavage des sols que deux mamas maghrébines inondaient,frottaient
avec toute l'énergie rieuse dont elles sont capables, ai montré les
photos aux quatre garçons présents qui les ont aimées – surtout
les grands dessins – mais qui, malgré mes assurances, semblaient
craindre un peu de se risquer à pénétrer ainsi dans des lieux
inconnus (et les trois «intellectuels» qui ont plus d'aisance
n'étaient pas là – justement parce qu'ont plus grande aisance).
En repartant j'ai rencontré le premier qui m'a demandé des
précisions, a décidé d'aller au moins assister à la
performance et pensait en entrainer quelques-uns vers la chapelle
Saint Michel... et moi n'ai plus rien fait de notable (j'avais décidé que j'étais crevée).
4 commentaires:
Toujours émouvant ces œuvres de jeunesse. Et vous d'essayer de faire du lien et du liant entre des jeunes qui n'ont pas forcément bénéficié des mêmes chances.
eh oui, cœur pincé quand on pense à tout ce qu'on n'a pas réussi à leur transmettre. Mais ils se défendent bien les jeunes et se constituent leur propre bibliothèque mentale <3
Godart, les jeunes avignonnais étaient intéressés… les garçons (surtout ceux que j'ai vu qui sont des nouveaux arrivants) ont beaucoup vécu déjà mais ça les rend timides - nous proposons
Claudine, on n'a pas cherché à leur transmettre (sauf le trio "intellectuel" qui avale, digère, profite avec brio) ils d"couvrent et il y a beaucoup trop à découvrir - sont passablement épuisés aussi au début
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