Travaux du quartier et soins

 Depuis une dizaine de jours mon mollet gauche s'ornait d'un beau grain de beauté que j'avais découvert avec étonnement, depuis quatre jours le dit grain de beauté (ne le voyais qu'à de rares instants, situé qu'il était au milieu de la partie arrière de la jambe) semblait avoir grandi et surtout faisait une petite bosse et je me disais que devrais aller le montrer à mon médecin... mais n'y tenais pas vraiment, par légère crainte, et ce matin quand me suis penchée avant de sortir de la douche ai vu du sang... affolement léger éponger comme pouvais, coller les deux derniers pansements dont je disposais, parce que le premier était imbibé, nettoyer douche, s'habiller en choisissant un des deux pantalons d'ado que j'évite de porter dehors parce que vraiment ces jambes larges qu'elles aiment me choquent, suis trop vieille et petite... et m'en aller avec l'impression d'être d'une faiblesse extrême affichant un sourire dont le côté crispé pouvait s'expliquer par la froidure qui nous assaillait, pour racheter pansement et surtout demander conseil, l'animal idiot en moi se racontant que tout le sang allait sortir (idiot mais faut dire qu'il était abondant et très rouge)

Deux pharmaciennes penchées dessus, verdict voir médecin et comme pour mon nouveau docteur si distingué un rendez-vous ne s'obtient pas rapidement (et que ne suis pas arrivée à lui faire vraiment confiance) après avoir refait le pansement avec matériel mieux adapté fourniture de l'adresse d'un centre d'urgence médicale avenue Saint Ruff... rentrée en longeant les deux chantiers en cours rue Folco de Barroncelli... faire lessive, essayer de téléphoner au centre pour entendre un disque me dire de venir et appeler un taxi...

Et dans l'ambiance juste un peu moins pénible que celle des urgences de l'hôpital, avec pas mal de femmes voilées ou non, des enfants attendrissants, deux ouvriers ne parlant pas français d'un chantier voisin et pas mal de gentillesse mutuelle, commencer un peu avant onze heures une longue attente... vers quinze heures infirmière et jeune femme médecin (qui contrairement à d'habitude parait-il était seule aujourd'hui) devant le sang qui re-coulait décidant que, comme le pensais, cela relevait d'un dermatologue, prenant une photo de la chose, l'envoyant à l'hôpital pour demander avis... nouvelle attente jusqu'un peu après seize heures... le dermato n'avait pas encore décidé s'il s'agissait d'un mini cancer à enlever | auquel cas il m'enverra un rendez-vous | ou de quelque chose de plus bénin, pour lequel devrais me débrouiller avec les mèches et compresses (ordonnance empochée) et j'ai pu enfin partir (ma sérénité affichée se fissurait pendant cette dernière heure d'attente)

A demain pour ne sais quoi de moins ennuyeux j'espère, je le veux, et pardon pour l'indécence de ceci.