Le ciel et moi – et « Fraternité »

 

Je hais l'hiver, en principe et surtout quand, comme cette année, il donne un coup de pied pour chasser l'automne retardataire qui semble ici devoir durer une quinzaine de jours... et ce matin me battant sur ma chaise avec les legs des pigeons, sous un reste de crachin, je frissonnais.

La pluie n'a pas duré mais le ciel était un camaïeu de gris parfois très foncé quand m'en suis allée mon caban court bien serré et mes jambes tremblantes un peu dans un pantalon de toile blanche – ce qui a aidé ma forme renaissante à accélérer mes pas et battre mon record – vers la nouvelle maison de Rosmerta, puisqu'un député écologiste (ex génération.s le mouvement de Benoît Hamon), Benjamin Lucas qui fait un tour en France à la découverte de la fraternité qu'on peut y trouver (en préparation des débats sur la Xème loi « immigration ») désirait nous rencontrer.

Les travaux avancent et le garage était indisponible, nous nous sommes installés dans la salle scolarité, assez peu nombreux au départ, de plus en plus, assez pour que soient nécessaires toutes les chaises disponibles dans la maison ou presque devant toutes les tables qui servaient également de siège d'appoint (ce qui m'a permis pour une fois de dominer la situation) et qu'un groupe se presse devant la porte. Discussion riche et animée, suffisamment pour que, outre le grand I. 21 ans, l'un de ceux qui viennent de recevoir un OQTF après un an et demi de travail grâce à des autorisations provisoires et au moment où il venait d'obtenir un CDI | son ex et peut-être futur patron et ses anciens collègues gardant le contact en espérant son retour | qui venait d'être interrogé par un journaliste er tenait le rôle de porte parole, certains jeunes parmi les plus récents dépassant leur timidité participent au débat.

Un petite averse molle était revenue pendant ces deux heures et je suis partie pressant le pas sous des rares et grosses gouttes désagréables, les yeux fixés sur l'horizon crevé en bleu que j'ai fini par rejoindre.

Suis repartie un peu avant 19 heures 30 dans la nuit déjà installée, montant vers la place de l'horloge, grimpant (heureusement sans public offrant aide) les deux grandes volées de marche vers la salle des fêtes de la mairie, où, en compagnie de représentants d'autres partis de gauche, de la Ligue des droits de l'homme, et pour leur donner l'aspect concret des choses Chantal Raffanel (qui m'avait dit « je ne sais pas ce que je vais leur dire » et qui en fait l'a très bien su) et Véronique Marcel la belle et acharnée Avocate des causes des faibles (étrangers, droit de la famille, droit du travail, économie sociale et solidaire) notamment de Rosmerta (les régularisations c'est leur travail commun). Un retard d'une petite demi-heure, un peu plus d'une heure et demie de prises de paroles parfois filandreuses (sauf bien entendu Chantal, Véronique et Benjamin Lucas qui loin de la Nupes ne tombait pas dans la politicaillerie) et retour conscience en paix faute de plus.