Petit déjeuner et un peu davantage rue Pasteur, pour un adieu

A l'heure où d'ordinaire après grosse tartine et avant la douche je suis perchée sur une chaise, dressée sur la pointe de mes pieds et une main sur le mur, couteau ou éponge dans l'autre main, où, penchée vers le sol avec mon couteau ou courbée sur mon balai, je nettoie les fientes de pigeons, à l'heure où les travailleurs travaillent, m'en suis allée dédaignant la cour qui d'ailleurs grâce au mauvais temps de lundi et de la nuit avait été préservée de leur visite, sauf le fenestron, reprenant, sous un ciel à nouveau superbe et dans un air qui se décide à devenir automnal, le chemin de la rue Pasteur,

m'arrêtant pour acheter une bouteille de jus d'orange et chez le boulanger médiocre du Portail Matheron trois brioches, trois torsades au raisin, trois chaussons aux pommes, ma contribution au dernier petit déjeuner pour les derniers occupants et les bénévoles de l'équipe lavage des draps, gros ménage même si nous ne pouvions obtenir qu'ils soient muy limpios, enlèvement des derniers paquets (navrance de celles qui avaient veillé et multiplié les recommandations depuis un mois pour que ne parte que peu des trésors récoltés et uniquement le meilleur des garde-robes et des collections de chaussures, dans le souci de ne pas submerger les chambres de taille plus réduites des nouveaux locaux et d'éviter de transporter une seule des punaises de lit contre lesquelles le combat était toujours recommencé ces deux dernières années, en voyant ce qui peu à peu venait s'entasser dans la cour.... même s'il était difficile de se refuser à les comprendre...)

Suis arrivée un peu avant le rendez-vous de dix heures, piapiaté en agissant, trouvé un balai, ai demandé et obtenu une pelle, me suis attaquée au coin de cour où on entreposait les bagages puis au local réserve de denrées, trouvant dans un recoin, tout au fond, là ou auparavant se situaient les dernières étagères, le cadavre d'un pigeon, ri de la rencontre, empli un sac de 100 litres, salué les bras plus jeunes que les miens qui arrivaient peu à peu, allé renouveler à Carrefour la provision de sacs de 50 et 100 litres, rejoint les équipes dans les étages, ne pas participer aux pourparlers, pris tout ce que je trouvais, empli un sac de 100 et, en descendant les deux étages avec lui, senti que j'étais proche des limites de mes vieilles forces (essayez de vieillir sas trop les user comme l'ai fait), constaté que j'avais dépassé une heure et demi d'effort, pris sur la table un carré de chocolat, dit que ne pouvais plus, ce qui fut accepté,

et m'en suis allée, chocolat en bouche et navrée en pensant à ce qu'avait encore devant elles les bénévoles arrivées et surtout les trois plus assidues et responsables qui accumulent un mois de fatigues... et l'équipe de réception, installation/organisation dans « la maison de Rosmerta » (désignation officielle... je dis plus simplement La Trillade). L'époque ouverte en décembre 2018 sera définitivement close ce soir... Avais petite tristesse, et nostalgie malgré tout en franchissant la porte. Trouverais demain après-midi la vie du nouveau lieu pour assister à une réunion/fixation règles de vie.

Désolée d'avoir infligé cette tartine aux gentils visiteurs de Paumée (enfin pas vraiment... disons que c'est pour moi, pour mon journal).

Nettoyé ma cour, préparé et fait gros plat de pâtes, siesté, et suis en train de renoncer à tenter de reprendre, après trois débuts avortés, ma contribution au #3 de l'atelier de François Bon ,sur un thème pourtant séduisant mais qui me rejette. Je remets à jeudi.