Aurélie referme la porte du fruitier dans l'odeur des pommes. Dans la petite cave suivante, elle contrôle l'état des melons, confis exactement pour l'époque prévue, et les bocaux de fruits au moût de raisin.
Elle dépasse la cave des vins, se retourne pour admirer les vieilles voûtes sur lesquelles Vivien a fait construire, puis, tête levée vers la lumière venue, là-haut, de la porte ouverte sur la cour, monte la volée des marches. Sur le palier, les grappes de raisin pendent, dorées, à côté de la porte de la cuisine.
Elle échange un sourire satisfait avec Pascaline, s'épanouit dans le soleil d'hiver qui pénètre par les fenêtres, et, par le couloir obscur, gagne le vestibule, au moment où Angélique-Marie et Marie-Françoise arrivent en haut du perron.
Angélique-Marie dénoue la coque de rubans de sa capote et s'avance vers elle en souriant. "Ma chérie, j'ai des nouvelles de Cécile et aussi de Jean-Gaston et des garçons. Nous sommes trois petites vieilles vers lesquelles tous convergent."
La main sur le bois sculpté de la porte du salon, Aurélie s'amuse. "Vers nous, ou vers les fêtes ?"
- "N'est-ce pas la même chose ?"