Les mariniers s'étaient endormis sur leurs bateaux, les gitans sur les rives, devant les remparts, et les artisans étaient rentrés dans leurs maisons du Limas.
La fête était finie, elle avait été belle, mais elle était finie.

Le soleil est monté lentement, et l'humidité s'est faite pénétrante pour les corps qui se réveillaient.
Il était glorieux, mais tous, en se redressant, ils avaient froid. Et de feux allumés en soupes, la matinée s'est installée, avec le travail.
Peu à peu, sous la caresse du ciel, les gestes se sont faits moins mécaniques. Véran a caressé le bois qu'il rabotait et il a senti que son odeur le baignait. Les femmes discutaient dans les cuisines. Les porteuses d'eau ont pris un pas dansant. Des rires, des discussions sont nés. Juste avant le plus chaud, un groupe de jeunes gars et de filles, des bateaux, des campements, des maisons, se sont retrouvés. Par l'arche de la ruelle, avec des bannières tressées et des chansons, ils sont entrés dans le quartier des notables.
Ils me plaisent bien mais je n'ai pas la plus évanescente idée de ce qu'ils vont fêter - simplement je pense que cette façade les appelait.