Avant 6 heures, samedi, réveil avec des trombes d’eau gargouillant dans la descente qui passe dans ma chambre, une marre d’eau dans la cuisine (mais à distance de la porte-fenêtre, mystère pour la créature frissonnante, mal réveillée et vaguement apeurée) et sans électricité. Commateuse, incapable de remettre en marche, juste de trouver un lumignon, de le poser sur une table à coté de moi et de me rendormir sur la probabilité d’une journée consacrée à la recherche d’un électricien. Vers huit heures retour à la vie, cour silencieuse, bouton m’obéissant enfin et courant revenu, décidé de rester cool en lavant et laissant sécher mes cheveux - rafraîchissant ma tête en feu.
Partir pour assister à 15 heures à « Airport kids » , avec un retard-hésitation qui ne m’a pas laissé le temps de voir l’une des expositions de l’Ecole d’art.

Crainte supertitieuse, parce qu’au gymnase du Lycée Mistral, ces deux dernières années, j’ai du abandonner, vaincue par douleur, des spectacles qui me plaisaient. L‘endroit ne m‘est pas favorable. Normal au fond pour un gymnase (spécialement hideux)

avec une petite appréhension à la lecture des articles généralement élogieux, puisque ces enfants sont tout de même en puissance de futurs adultes effrayants , adaptés, rapides, qui paralysent la femme préhistorique qui dort en moi. En fait, assise sur un coussin dans un coin, au premier rang, j’ai tenu le coup physiquement et me suis intéressée un temps à ces enfants, leur assurance, à la rigeur le petit charme que leur donne leur encore sincérité, leur variété, entre amitié, agacement, amusement, léger effroi (l’extrème fragilité de la minuscule franco-italienne de six ans, et la vieille femme que je voyais en elle). Et puis, brusquement cette exhibition et leur complaisance (spécialement la petite brésilienne) m’a été insuportable (à l’exception du jeune indien adopté, plus grand, sans doute plus âgé, plus réservé) et m’en suis allée un quart d'heure avant la fin.

En avançant rue Joseph Vernet, aux abords de la rue Saint Agricol, début sérieux de crise d’agoraphobie, mauvais présage pour affronter la rue des Teinturiers vers le gymnase (encore) Saint Joseph. Mais « Osso » dont c’est la première, me tente beaucoup.

Et puis, avant six heures, orage violent - Brigetoun idiote guettant l’inondation, tremblant un peu et même si une demie heure plus tard il ne pleuvait presque plus, renoncant à sortir - me suis endormie. Un peu minable. Essayer de racheter un billet.
J’entendais les recommandations pour la circulation dans mon ancienne - toujours mienne -ville, en ce 13 juillet, et je l'abandonne à tous ces puissants de plus ou moins belle essence (agacement d’entendre tout se focaliser sur le syrien comme s’il était entouré de doux agneaux, - quid de la Tunisie, Israel, et même l’Egypte et l’Algérie entre autres), je la leur abandonne dans l’ignorance où ils sont de la seule chose qui importe ce jour (private joke) - m’éloignerai du téléphone, si le ciel veut bien être avec nous.
Sortir du trou fangeux ?

P.S. de 10 heures 30
Ben voilà, voilà, il faut passer cette journée où je déplore de m’être laissée aller à entrer dans la sottise de cet âge, la platitude redondante de deux 6
Avec l’horreur des vœux, dans ma solitude, de TF1 (cafard surtout venant d’un truc que j’ai du regarder en tout quatre ou cinq heures depuis ma naissance, et curiosité agacée : comment ont-ils mon adresse et ma date de naissance)
Frissonnante dans cette fraîcheur anormale, ma volonté veut me jeter dans la journée