s'en va mourir la dernière rose

matin, ciel blanc, radio disant départements en zone orange, nommant le Gard, l'autre rive de mon fleuve, une pensée pour Montpellier

la case météo de netvibes dit pluie, pluie affirmée

un salut à la maturité, au bord de la déchéance, de la dernière rose de l'année

se dire meurt déjà le dernier jour du premier mois en r

avoir le réflexe de penser coquillages, me dire, comme chaque année, que ne peux même pas en profiter pour manger des huitres, manquent des mains plus fermes et patientes pour les ouvrir – et puis penser moules, les grosses, celles de chez nous qu'on mange crues, et me répondre qu'y en a plus ma bonne dame, ont avalé trop de poisons divers

et après cette petite dérive délirante comme m'en vient sous la douche ou devant la confiture quand je laisse mon crâne s'en aller à l'aventure

suis sortie, avec tee-shirt épais, pantalon de gros coutil gris et blanc, manteau orange, chèche tabac entortillé bien serré autour du cou, aussi volumineux qu'une fraise, parapluie accroché à mon sac-panier

pour cheminer dans la ville, dépenser la fin de mon mois en vêture chaude en promotion au rayon garçonnet de Monoprix

dans une presque chaleur qui se moquait de mes précautions

sous de grandes crevaisons bleues de la mer de nuages

En fait, n'étais en avance que de quelques heures, et nous eûmes droit à un peu de pluie en début d'après midi, bien drue, et bien brève, juste suffisante pour que je la remarque 

et que je me dispense d'arroser, me contentant d'un adieu à la rose grande ouverte pour qu'entre sa fin.