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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, novembre 18, 2019

Clôturer Viva Villa

Puisque, un peu avant la fin de mon heure de marche, ce dimanche soir (vais trop vite maintenant, suis obligée de complexifier les fins de trajet) je suis passée devant la Collection Lambert, puisque, surtout, à vrai dire, j'en avais décidé ainsi ce matin,
je termine (avec un évitement final) ma visite de l'exposition Villa Villa, avec la seconde branche du L que font les combles, consacré au chapitre 5 anamorphoses
en exergue : Au fond nous n’avons pas encore saisi et véritablement compris le fait que tout vivant est véritablement une métamorphose du même corps de Gaïa. Tout ce qui est sur cette planète n’est autre chose qu’une transformation d’une seule et même chair, qui est la même pour tous. Emanuele Coccia (2019)
avec ce développement de la commissaire
. Si nous percevons désormais le monde dans son désordre apparent et sa diversité, des arrangements avec le réel n’en demeurent pas moins possibles. Les bouleversements qu’entraîne l’anthropocène obligeront certains organismes à muter génétiquement, tout comme des artistes s’emparent des principes de transformation et d’illusion visuelle pour nous ouvrir à de nouvelles conceptions du monde.
Dans le coude que fait la salle deux formes qui se gonflent lentement, des couleurs qui rappellent vaguement la peinture antique – du moins telle que peux l'imaginer, là, tout de suite, sans doute à tort, je suppose qu'elle claquait davantage – Ghost Bless You des vases en terracotta réalisés dans les Pouilles pour évoquer les objets en terre cuite placés sur les demeures apuliennes(artisan Giampiero Indigno) qui s'épanouissent : soufflant des esprits, génie ou divinités dit le cartel, en fait des formes en textile imprimé avec une soufflerie et un temporisteur (peintres Mathieu Lemarié et Franco Casi Melcarne) pour évoquer les statues sacrées portées sur les épaules des fidèles,
une seconde installation du Studio GGSV (Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard) qui ont installé au rez-de-chaussée de l'articulation entre les deux hôtels l'hommage aux arbres morts https://brigetoun.blogspot.com/2019/11/etait-encore-temps.html
Au mur une série de grands dessins de belle saveur (difficiles à photographier à cause de l'éclairage) d'Hippolyte Hentgen (en fait deux anciennes élèves de la villa Arson, Gaëlle Hippolyte et Lina Hentgen) – Villa Kujoyama – arts plastiques - https://vivavilla.info/artistes/hippolyte-hentgen/ et https://hippolytehentgen.tumblr.com/
A Kyoto, les deux artistes ont exploré le fantasme de l’image fantôme et le monstre bizarre dans le dessin japonais. De ce folklore espiègle, les grandes parades de Tanukis, Kappas, Tengus et autres yokaïs emblématiques de la culture nipponne témoigne de l’évolution des genres. Le binôme a souhaité se concentrer sur l’iconographie du fantôme japonais, qui retrace l’histoire foisonnante du fantastique depuis l’époque Edo jusqu’à sa diffusion imprimée.
Et sur le mur du fond cette série de petits cadres, de petites gravures, devant lesquels me suis attardée, vers lesquels suis revenue, fascinée par l'idée, le résultat, imaginant la découverte de chaque tirage, avec Sylvain Konyali, rencontré avec une petite gravure au rez-de-chaussée (gravure – Casa Velasquez – page avec une vidéo que j'aimerais regardée par certains https://vivavilla.info/artistes/sylvain-konyali/
« Toujours la même plaque de cuivre. Elle mesure la taille du carnet de type «passeport». Je n’y dessine que mon portrait, et chaque fois que je vais à l’atelier, je l’imprime, le gratte et l’efface. La succession de ces différentes étapes, de la gravure à son effacement, élabore le dessin. Chaque portrait dessiné, puis effacé, laisse sa trace sur les impressions, et s’estompe au fil des passages sous la presse. Le cuivre garde en mémoire tout ce qui a été incisé dedans, et les dessins se construisent avec tous les autres gravés auparavant. Aujourd’hui, c’est le 327ème »
Devant une fenêtre, je crois, une table-vitrine et les bijoux de Marion Delarue (métiers d'art – Villa Kujoyama – page https://vivavilla.info/artistes/marion-delarue/
Parce qu’elle ne privilégie aucun matériau, elle a à coeur de choisir pour chaque projet la matière qui lui paraît la plus appropriée et en exploite au maximum les propriétés techniques. Laque coréenne, plumes, nacre ou porcelaine ont naturellement invité Marion Delarue à s’imprégner de l’Asie et ses techniques traditionnelles, que les nombreuses résidences en Corée du Sud, en Chine et à Taïwan ont su nourrir.
Au fond, souvent ludique, souvent belle, une vidéo I want all of the above to be the sun (très mauvaise photo mienne) de Lily Reynaud-Dewar (arts plastiques – Villa Médicis – page https://vivavilla.info/artistes/lili-reynaud-dewar/ - site http://www.lilireynauddewar.com/) dont je n'ai regardé qu'une partie (assez longue)
résumé du cartel : au départ hommage au répertoire de gestes de Joséphine Baker et Cosey Fanni Tutti (que ne connais pas) pour leur utilisation exacerbée de leur corps pour une critique des représentations, son corps faisant intrusion dans les espaces d'un musée pour rendre perceptibles les mécanismes d'exclusion pratiqués par le musée contre certaines formes artistiques et certaines identités... avec peu à peu l'irruption d'objets et gestes de la vie quotidienne comme bailler, téléphoner, fumer – danse également dans les bureaux, espaces techniques, avec les outils, ou dans les jardins de la Villa Médicis (pour montrer dit encore le cartel les conditions matérielles qui rendent possible la production de l'art)
Sur le palier deux vidéos avec pour chacune deux fauteuils, deux écouteurs, des gens installés (dont une femme aux yeux fermés) d'autres qui attendaient
Ai renoncé, suis descendue vers le rez-de-chaussée, puis vers le sous-sol, descendant dans la musique de Giovanni Bertelli, (Casa Velasquez avec vidéo https://vivavilla.info/artistes/giovanni-bertelli/) découvrant au bas de l'escalier l'installation et le petit clavier que les visiteurs passants (moi n'ai pas eu à réagir, d'autres le faisaient à ma place) touchent, déclenchant ainsi la mise en marche, avec l'amusement de les voir tenter inutilement de jouer à modifier la musique accompagnant un fragment du Chien andalou
et puis ai regardé debout dans les salles, avec plusieurs visiteurs entrant, sortant, selon trajets personnels, cinq ou six vidéos, avec intérêt constant pour des qualités ou choix différents, mais me sens incapable d'en parler ou ce serait trop long et assez plat (ce que dirai) et je n'ai vu qu'un bout d'un des films programmés, debout seule au fond de la salle aux trop confortables fauteuils rouges, dans lesquels je n'osais m'asseoir, certaine que je m'y endormirai, au risque de disparaître et de me faire enfermer, fatiguée que j'étais...

Alors je jette les quelques images que j'avais en vain tenté de capter, ne garde que celle de ma sortie dans la rue.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci en clôture , tu dois defalquer tes pietinements dans ton heure de marche? C'est le plus pénible même si l'esprit est occupé

Claudine a dit…

envieuse de tous ceux qui pratiquent la gravure, du fond du cœur ! Il faudrait pouvoir coller aux murs des musées aussi ces bas sentiments

Brigetoun a dit…

Anonyme, c'est ne négociation entre moi et ma conscience… en fait dois faire souvent moins d'une heure, parfois plus…. un peu marre de refaire trois fois le tour d'un pâté de maisons (et puis le froid et la pluie m'incitent à de l'indulgence

Brigetoun a dit…

Claudine, moi c'est admiration et plaisir (en ai fait aux temps de ma jeunesse… pointe sèche, j'enrageais devant ma maladresse et j'aimais ça… ai gardé longtemps deux petits poinçons en souvenir)

Dominique Hasselmann a dit…

L'abondance... nuit ?

Bien aimé les gravures démultipliées ! :-)

Godart a dit…

Viva Villa Villa. Beau reportage qui donne envie d'y être. Alors pourquoi pas se faire enfermer toute une nuit au milieu de cette collection, il y a pire !

Brigetoun a dit…

Dominique je crois que c'est ce que j'ai préféré ou du moins ce qui m'a le plus intéressé et donné envie d'essayer

Brigetoun a dit…

Godart comme c'était le dernier soir, et qu'il n"était pas certain qu'elle soit rapidement démontée l'attente aurait pu être longue