Récupération

bleu jaspé quand j'ai poussé les volets, gris frais quand m'en suis allée, au grand bruit des vieilles roulettes de la valise rose, tirant derrière moi quatre draps et deux vestons vers une très longue attente devant la blanchisserie/teinturerie, première d'une file assez anarchiquement sinueuse d'un peu plus de dix personnes, attente meublée à mon amusement secret par la comédie de mots, de caractères qui en a résulté et m' fait croire un moment que j'étais partie d'une comédie de Goldoni... et retour en tirant quatre draps et une gosse parka, en portant sur l'autre bras la canne et deux mantraix ; en regardant de rares déchirures

un moment pour me masser le bas du dos, un long moment pour cuisine, déjeuner, sieste, paumée ne me disait rien ou je n'avais pas grand chose à lui dire, me suis, visage au soleil quand il se montrait, à plat ventre sur le lit ou debout contre une table le reste du temps, promené dans les satires et épodes d'Horace dans la traduction de Danielle Carlès https://www.publie.net/livre/oeuvres-completes-t-1-horace/

Mais, comme, faute d'arriver à le rendre à nouveau utilisable, j'ai récupéré les photos qu'il gardait en lui, comme le bleu le 2 juin,  jour de sa blessure que je crains fatale, était d'un bleu glorieux... me contente de les poser ici.