Dans un faux air de printemps

M'en suis allée vers neuf heures et demie, dans l'éblouissement de la lumière, à jeun depuis près de onze heures, jambes tremblantes du souvenir de ces derniers jours et masque orange sur le nez pour mimer la gaité et boire mon souffle, vers la place Pie et un labo  |. Courte attente entre gens courtois, veines aussi gentilles que l'infirmière, trois flacons embarqués avec grimace dûment cachée pour des examens journaliers, un café moyennement bon chez Françoise, une envie de madeleine parce qu'il n'y avait plus guère que ça, et comme n'en voulais qu'une mais que la ration était de trois emmené pour ne pas vexer (je ne suis pas Proust et n'aime pas les madeleines) un petit sac en papier contenant les deux que n'avais pas mordue... 

Sur la place Pie la lumière royale qui effaçait tout avait garni les terrasses de gens, visage béat au soleil et manteau ou veste bien serré sur le corps parce qu'au bout d'un moment la fraîcheur se faisait sentir.

Retour avec une carcasse qui ne dansait point mais me ravissait par une obéissance renaissante.... Déposé le petit sac de madeleine à côté d'un grand corps dormant sur le sol de la place de l'horloge, en espérant qu'elles seraient appréciées.

et comme elle revivait décidément, nouvel aller et retour presque allègre, ma sotte angoisse n'étant plus que murmure refoulable, dans l'après-midi pour déposer le premier des trois échantillons demandés... Pas à la hauteur pour être utile à Rosmerta... écouté la plus récente vidéo de François Bon pour l'atelier (vais peut-être tenter de renouer en sautant les deux précédentes, même si n'ayant et ne voulant avoir de projet d'écriture je me sens de plus en plus hors jeu)