Une petite heure comme une touriste lente et un peu de lecture

attente matinale, devant un ciel qui s'était levé bleu, de l'orage attendu... lavage cheveux, aspirateur et tonnerre suivi de pluie drue un peu avant midi, me ramenant comme toujours pour un finalement court moment au stade d'animal terrorisé... et, comme s'il avait fait chaud, longue sieste (à la seule idée d'attaquer le repassage)

et départ dans les rues qui dans mon quartier étaient désertes, sous un ciel parfois sombre, le plus souvent bleu (même quand quelques larmes résiduelles tombaient des arbres) avec photos sans but...

et comme en rentrant, plutôt que d'attaquer ledit repassage dont je ferai sans doute hommage à la vierge demain, j'ai ouvert « philosophie de la relation » d'Edouard Glissant, cadeau de mon presque neveu, et je crois ami, italien qui, si j'ai bien compris, avait réalisé que c'était un peu trop ardu pour son français (plus pratique que littéraire je crois), ce qui me touche d'autant plus, avant de le reprendre cette nuit je recopie, au lieu des mots sans intérêt que j'aurais pu poser, la fin de « Souques », la première partie :

« Mais le poème est en effet la seule dimension de vérité ou de permanence ou de déviance qui relie les présences du monde, conquérants et peuples ravagés, savants et communautés élémentaires, chants et hèlements, paisibles dialogues avec les bois et les eaux et les feux de l'étendue et poussées sauvages dans l'inconnu des ombres, graves poètes de service et griots sans limites, improvisateurs de pampa et cadenceurs de rames, communautés criardes et peuples sans parole audible, techniciens des machines à étourdir et vulgarisateurs impudents... » (mais j'en reste là de peur de me rendre coupable de pillage éhonté)