peu de cousins étant disponibles, l'assemblée dans le jardin hier était surtout composée d'amis de provenances diverses, certains se connaissant bien, trop ? d'autres totalement étrangers.
La gentillesse, un peu de vin et la nourriture partagée anarchiquement, caillettes pastèques melons cerises d'un jardin ou achetées, les sardines, bouts de lard ou côte de boeuf grillés, en firent cependant un doux moment.

Je me promenais entre les tablées improvisées, avec un verre d'eau et une barquette de pâtes parfaitement nulles (mea culpa) et je suis rentrée totalement crevée - achevée par la traversée pédestre d'un Avignon qui commence à se peupler.
Fleurs arrosées, carcasse reposée, j'ai pris en dînant le Décaméron et ce passage qui ne s'applique tout de même pas à cette journée (pour le luxe) nous ne sommes que plèbe réelle.
" Ce jardin était entouré et parcouru d'un bout à l'autre en maints endroits par des allées très larges, droites comme des flèches et couvertes de treilles... Ces allées étaient comme closes de haies de roses blanches et rouges, et de jasmins qui permettaient .. de se promener partout à l'abri des rayons du soleil, sous une ombre agréable et parfumée.. Il y avait au milieu de ce jardin, une pelouse qui non seulement ne déparait pas mais accentuait la beauté de l'ensemble, d'une couleur si verte qu'elle en paraissait noire, diaprée de mille variétés de fleurs peut-être, et entourée de cèdres et d'orangers très verts et très luxuriants qui portaient tout à la fois leurs anciens et leurs nouveaux fruits et des fleurs encore, flattant ainsi non seulement la vue par l'ombre plaisante qu'ils dispensaient mais l'odorat aussi par l'agréable senteur qu'ils exhalaient." Hommage ainsi rendu par un Var pas encore desséché à une Toscane mythique, je m'en vais re-dormir un peu. Nous avons parlé de l'eau, de sa rareté, du niveau du barrage, des puits en regardant, avec une nostalgie anticipée, les plantes.