Il y a déjà tant de jours que j’ai vu sur des blogs des splendeurs rousses, que marchant dans nos rues, je morigénais les arbres de rencontre et leur ridicule et timide façon de se décolorer légèrement, sans vouloir abandonner le vert, de se borner à le ternir, le salir un peu de beige. Sauf, bien entendu, les rares vignes vierges qui, elles, prennent de l’avance sur le calendrier et se marquettent de tons roses et roux dès la chute de l’été. Passe pour les oliviers, les buis, les quelques conifères, mais les autres, honte à eux, se bornent à se dépeupler, s’éclaircir, et les seules feuille jaunies ou brunies que je vois, arrivent en vols paresseux dans ma cour ou se réunissent en petits tas sur les trottoirs. Et puis dimanche matin m’a sauté aux yeux, dans la lumière, la gloire de cet arbre.

Et une des petites boules sages, devant le théâtre, se risquait à la légère coquetterie d’une touche rose, comme un ruban un peu de traviole. En accord avec les baraques de Noël qui sont déjà en place ? Vides encore, mais déjà là. La place et mon calendrier interne auront eu liberté brève.