Fragilités apparentes ou cachées

Ai sermonné carcasse qui n'appréciait pas d'avoir déjeuné à une heure normale, avant deux heures, l'ai vêtu en automne puisqu'elle frissonnait (elle me ressemble et fait des caprices idiots) et m'en suis allée un peu avant deux heures, sous un ciel qui hésitait entre bouleversement en gris lumineux et bleu taché de blanc

saluant en passant devant Calvet, sans m'attarder, l'harmonieuse oeuvre que Francis Guerrier (sculpteur – Eygalières http://francisguerrier.com) expose dans la cour … le retrouverai aux Célestins

Sculpteur, je travaille à partir de feuilles de métal que je coupe et plie suivant des lignes courbes. La Nature avec ses formes originelles est ma source d’inspiration

Sur mon chemin le bleu s'affirmait, la tendresse de l'air se faisait chaleur, je choisissait d'y voir un bon présage,

suis sortie par la porte Saint Michel, ai traversé le chantier du tram et rejoint l'hôtel de police et le groupe, déjà important et qui s'est étoffé peu à peu venu soutenir, Chantal, formidable petite dame, militante bénévole de RESF84 convoquée par la Police Nationale pour usurpation de fonction par l’Aide Sociale à l’Enfance pour avoir aidé à scolariser un jeune, au nom de Resf84, faute qu'il le soit par l’ASE (j'ai recopié, et vous invite à le lire si le voulez bien, le tract concernant l'action de l'ASE Vaucluse sur https://brigetoun.wordpress.com/2018/10/12/reseau-education-sans-frontieres-alerte/)

A commencé une attente d'une heure, écoutant quelques témoignages, sous un ciel qui retrouvait presque (presque, faut pas exagérer) sa virulence, dans la petite consolation de nous trouver plus nombreux que l'espérais... j'avais délicieusement trop chaud et CG rêvait de retrouver l'air pur de la Lozère...

et sont sorties (elles, elles étaient entrées à deux heures dix) l'avocate et notre dangereuse militante... il semble que cela se soit courtoisement et bien passé, reste à attendre.

Longeant les travaux (à cet endroit ils en sont à poser des rubans de gazon... l'attente sera verte) ai regagné la rue centrale, enlevant mon court manteau maintenant que n'étais plus sous les rayons..

et suis passée en rentrant par la maison Jean Vilar, qui cette fois était ouverte, pour voir l'installation, chahutement, formes blanches en céramique à base de sable posées sur une moquette rosée, exposée, dans le cadre du Parcours de l'art, par Charlotte Gunsett (Paris et Nice https://www.charlottegunsett.com/)

« La démarche artistique de Charlotte Gunsett prend ses racines dans les souvenirs, le vocabulaire et les gestes de l’enfance qu’elle tente de faire resurgir dans des sculptures, des installations ou des vidéos. Pour en traduire le caractère fugitif, périssable, éphémère, elle recourt au sable, matériau simultanément fluide et capable de préserver des formes. Ce sont pourtant des formes fragiles, qu’un rien peut déformer ou faire disparaître. » 

Louis Doucet 

sur le site, j'ai trouvée la vidéo assez fascinante (comme le plaisir de détruire lentement les châteaux de sable que construisais enfant, plaisir si grand que je bâclais l'épisode construction, sauf quand il consistait à faire couler du sable humide pour édifier quelque chose ressemblant vaguement à la Sagrada Familia et attendre que cela durcisse) qui occupe le mur de fond

«J’ai conçu cette pièce comme une famille de formes qui dialoguent entre elles. J’évoque le jouet du culbuto qui cherche son équilibre.
Pour moi ce sont des corps qui parfois se sont entrechoqués et sont tombés. D’autres se retiennent les uns aux autres, et certains ont trouvé leur position par l’usage du sable..»