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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, juillet 06, 2020

Nous étions le 5 juillet (se munir de provisions si vous vous y risquez)

le 5 juillet calme comme un dimanche ordinaire de cette drôle d'année 2020
et une Brigetoun laissant programme s'effriter, ne gardant que le ménage strictement nécessaire, le lavage de cheveux, la sortie et rentrée du sac de repassage pourtant pas bien important, et le décollage de la plupart des crottes de pigeons (du moins les sèches), trop de cuisine et l'ingestion du résultat, ce qui était trop pour l'acuité spirituelle mais qui, avec l'aide de la belle fournaise de la cour, a entrainé un long sieston... ah et puis aussi la moitié douce et l'amorce dure du #4 de l'atelier d'été de François Bon (la masse de ceux qui sont plus forts que moi est ici https://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article521 (picorage souhaité si avez le temps)
avant de rechercher, avec quelques pauses/yeux, traces d'autres 5 juillet qui ces années là ouvraient le festival (les autres années il se faisait encore attendre quelques jours)
Place de l’horloge les deux premiers croqueurs se sont installés, en attendant la rangée qui devrait venir… perplexité, comme à Beaubourg, devant l’abnégation de ceux qui acceptent de partir en serrant sur leur cœur cette vision de leur visage.
Les troupes arrivent et les premières affiches (présence très très modérée encore), et dans la ruelle devant le Funambule des chinois s’activaient avec des planches et des perceuses
le 5 juillet 2012 où n'était encore qu'en gestation https://brigetoun.blogspot.com/2012/07/jour-ordinaire.html
les équipes sont en plein travail - à l'heure des poubelles, un peu avant vingt heures, il y avait une dizaine d'affiches dans mon coin de rue, qui est en dehors des circuits.
le 5 juillet 2014 https://brigetoun.blogspot.com/2014/07/avignon-orage-douverture.html où le festival a failli ne pas avoir lieu
pendant que je commençais à détailler une courgette et que ma tomate fondait lentement sur la plaque, j'ai entendu que les deux premiers spectacles étaient annulés, téléphoné au cloître, eu confirmation que c'était à la Fnac que devais me faire rembourser, ai regardé mon calendrier, constaté que n'avais rien de prévu pour le 9 dans la nuit,... m'en suis allée vers le cloître, me suis arrêtée devant la table des intermittents, ai pris un carré rouge, discuté un moment, blagué, noté l'avenir à peu près certain des représentations (les ai toujours dans une corbeille mes carrés rouges)...
et plus tard, l'après midi le lancer de ballons qui a été accueilli par un «ces sacrés bisounours» du pirate à côté duquel m'avait amené mon errance (hésitais à rentrer... n'avais pas envie de quitter cette petite communauté fragile) une série de photos et la marche s'est ébranlée, les cameramen, preneurs de sons, photographes amateurs ou non ont commencé leur ballet, deux troupes qui tentaient une parade se sont jointes au cortège... sauf les coréens, je crois, qui ont fermé, avec un petit écart pour marquer le changement de style, le cortège.
Suis partie un peu avant quatorze heures sous soleil plombant et dans ville qui vivait gaiement dans une belle puanteur.. ai enjambé une des premières affiches tombées en lui disant «moi ? Rien soyez en paix» allais à la Fabrica (et y allais à pied sous le ciel plombant à l'heure où n'y a pas d'ombre, n'ai jamais recommencé, réserve la promenade aux retours) fuyant la clim redoutable dans les hauts, suis descendue dans les dernières minutes, installée au cinquième rang - ai réalisé que je gênais le photographe qui tentait d’immortaliser Py assis derrière moi et me suis retrouvée au premier rang, presque au centre, si soulagée que, malgré ou à cause du plaisir, il m'est arrivée, pendant la première partie, d'avoir de fortes absences (heureusement ce que je voyais était intelligent, joué avec un bonheur de détails non soulignés etc... et il s'agissait d'une adaptation des arbres à abattre de Thomas Bernhard que j'ai dû lire deux ou trois fois ce qui me permettait de retomber dans l'action ou le récit) – texte de Thomas Bernhard donc, adapté et mis en scène et lumière par Krystian Lupa (avec des passages dits apocryphes de Lupa et quelques improvisations des formidables acteurs du Polski Theatre de Wroclaw) - retrouver le texte qui avance parfois par répétitions imperceptiblement changeantes- mise à nu du monologue intérieur dit Lupa -, retrouver l'ironie (y compris dans le jeu) pas si cruelle finalement, par petites touches qui soulignent, et le rire qui fuse comme une émotion, retrouver la violence par accès, et entendre presque une partition, grand soin d'unir les différentes voix, audibles ou murmurées, les bribes de musique etc.. la suite est plus enthousiaste
puis le temps de rentrer de me changer de repartir vers la cour d'honneur pour (déception personnelle alors que j'aime cette pièce) le roi Lear traduit et mis en scène par Olivier Py (une des projections dans la cour cette année, ne fera pas partie de celles pour lesquelles vais tenter d'avoir une place)
Points forts, le mur est utilisé ou n'est pas nié, le décor semble relativement sobre au début (en fait une grande partie du plateau se démonte pour créer une fosse remplie de terre dans laquelle se déroulera la partie folie dans la tempête, ce moment qui doit être émouvant et un peu épouvantant, qui est passablement comique), Py donne énormément de travail à des intermittents qui déplacent sans arrêt le lit, le piano, les éléments de la palissade et les escaliers qui se cachent derrière, créant parfois de très belles images et parfois semble-t-il pour le simple plaisir de créer de l'animation - autre point fort, la programmation musicale mais bon pour moi (avec la dent dure) Quant au reste, disons que c'est souvent navrant, de belles idées inabouties, des moments ou choix qui m'ont semblé sots...et les acteurs ont affronté une belle houle de huées mêlées à quelques applaudissements de leur public qui était jusque là resté bien sage.
Pas scandaleux, juste un ratage…
5 juillet 2018 (s'il me prend l'envie de continuer alors que les autres années vont rejoindre il me faudra en rester aux titres et à des ok, pas ok, bof.. sourire et ça ne va pas s'améliorer je le crains pour cette ouverture) https://brigetoun.blogspot.com/2018/07/la-notion-dobstacle-latelier-dete-du.html
Après un texte que j'ai la faiblesse d'aimer assez pour l'atelier sur la ville de François Bon... surprise un instant (d'ordinaire l'affichage, de moins en moins sauvage, du moins on le voudrait, en fait dont on tente d'encadrer la sauvagerie, n'est autorisé que la veille à partir de douze heures et on assiste, en plein cagna, à la galopade pour les meilleures places) de trouver la rue en parure festivalière, parure encore fraîche – si ce n'est que certains n'ont pas encore compris que la ville mérite parfois avec conviction une des étymologie supposée de son nom c'est à dire «ville du vent» et qu'il est plus prudent de fixer les cartons en haut ET en bas – En fait cette année la municipalité a eu la bonne idée pour éviter insolations et épuisements de l'autoriser depuis la nuit de l'avant-veille.
première couche
d'affiches, petit vent joue
les rues s'éveillent
et puis la recherche de la grande parade du off qui avait changé de trajet et le bain dans la foule (avec force photos) qui m'a servi de base pour (encore l'atelier d'été de François Bon mais pas le même) une variante du rituel sur le thème de la foule https://www.tierslivre.net/ateliers/une-variante-du-rituel/ (hors de moi Narcisse!) ou pour en rester au 5 juillet 19
me suis faufilée
petiote entre eux et public
avec sourire
grâce à la gentillesse
fragile joie fabriquée
mais pas que
pardon imploré (disons que j'en avais envie)

8 commentaires:

Marie-Christine Grimard a dit…

Merci pour la rétrospective festivalière, c’est une belle manière d’occulter un peu ce millésime 2020 désastreux.

Brigetoun a dit…

merci mais préparez vous au pire... très envie de continuer mais comme peu à peur sur les 11 dernières années les jours en festival vont se multiplier cela va devenir torrentiel

Dominique Hasselmann a dit…

Hier soir, au "Masque et la Plume" sur France Inter, retour aussi sur quelques grands moments du Festival (dont "Le Soulier de satin" à la sortie duquel Sacha Guitry avait dit, d'après Jérôme Garcin : "Heureusement qu'il n'y avait pas la paire !").

Merci pour cette mise en actes. ;-)

Brigetoun a dit…

je ne remonterai pas jusque là ni même aux temps de Puaux et aux trois Molière de Vittez etc...

jeandler a dit…

Satisfaire ses envies pour éloigner la nostalgie. Merci pour la rétro.

Brigetoun a dit…

quoique : la nostalgie maintenant que fonds et forces sont en baisse ça a du bon.. mais il y a l'inquiétude pour la ville et les troupes (pas celles du in là indemnisations, mais pour ceux qui venaient vendre leur spectacle et leur survie)

Claudine a dit…

bonne idée que de fouiller son admirable bibliothèque

Brigetoun a dit…

Claudine la bibliothèque a nom Paumée, et quant à être admirable, euh ça se discute