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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, juillet 11, 2020

mon 10 et mes 9 juillet

Pendant que Rosmerta pique-niquait sur une plage, teinturier (robe draps) le matin
et puis, après un début de récupération des années passées et une très fugitive tentative inaboutie d'écriture pour l'atelier de François Bon
partir pour retrouver à 22 heures (horaire festivalier) le cloître des Carmes mais sans sièges pour la dernière partie de l'hommage rendu depuis le matin au souvenir d'André Benedetto une formidable envie de vivre performance de musique, poésie et danse autour de ses textes par Sébastien Benedetto, Lia Fayollat, Nolwenn Le Doth, Anna Pabst, Thomas Rousselot et Dominique Sotgu... sauf que à neuf heures quand j'au fermé les volets bleu sur la cour avant d'aller prendre douche et enfiler jupe et tee-shirt frais il y avait une superposition de nuages bonhommes dans le ciel et quand, une demi-heure plus tard, j'ai ouvert la porte de la rue j'au été accueillie par une aimable averse et que l'idée de piétiner dans le cloître avec des passages trempés m'a fait refermer tranquillement ma porte, remonter l'escalier, batailler avec la serrure et en rester au plaisir que l'avait donné cette perspective.
Quant aux années antérieures, avec un constat : il semble que le 9 ne me soit pas très favorable (sourire) je continue...(même si fais fuir lecteurs, mais ne suis pas certaine que cela dure parce que ça bouffe mes journées)
9 juillet 2006 https://brigetoun.blogspot.com/2006/07/sortie-acheter-des-cigarettes-jai.html fin de matinée à Calvet, une lecture à la demande de Nadj, de poèmes inspirés à son ami Otto Tolnai le poète par son ami Barcelo le peintre, Restée debout, à la lisière des chaises, la joue contre la peau d'un des quatre platanes, j'ai du en effet partir, sur injonction de ma carcasse, au bout de trois poèmes, en petites phrases précises, pleines des matières, des outils du peintre, de la palette et de la couleur sur les doigts, et des animaux du désert, poèmes beaux, qui doivent l'être même sans la merveilleuse voix travaillée de Dréville
et l'après-midi au gymnase de Mistral la Défense de Copi mise en scène Marcial Di Fonso Bo  rire de bon coeur du monde de Copi. Le couple homo en déshérence, la fille émergeant par moments de "je suis sous acide", le travello un peu défait venu du grand appartement qu'elle partage avec sa mère, l'algérien ramassé, et leur mutuelle tolérance affichée - caricatures et poncifs assumés, sauf qu'en fait leur humanité résiste et qu'on les aime tous. Et les péripéties folles, python dans les wc qui finit en merveilleux plat, mouette morte mais pas tant que ça, hélicoptère se vomissant sur la tour voisine et incendie (non, ça a été écrit bien longtemps avant ..) recherche de la petite fille, et découverte de son corps .. Réalisme du jeu dans un total délire et, non, le rire n'est pas totalement de dérision.
9 juillet 2009 https://brigetoun.blogspot.com/2009/07/depart-pour-arriver-avant-11-heures-et.html rendez vous matinal avec les petites formes dans le jardin de la vierge du Lycée Saint Joseph qui débutaient, sur mode jubilatoire (et pas uniquement) avec "Narcisses-O", texte et mise en scène de Coraline Lamaison, musique de Pierre Jodlowski, commande, participation au texte et interprétation de Kate Strong..., performeuse) - hauts talons, grande blonde usée bellement, très courte robe de dentelle noire, technique épatante, autodérision non moins, provocante légèrement. Plus un jeu entre les langues qui même quand (souvent) ne comprenais guère mettait en joie
Le second spectacle, très abouti, souffre un peu du voisinage, avec son humour plus léger, son rythme très lent : "culture and administration", commande d'Antonija Livingstone, dansé par elle et Jennifer Lacey, deux belles danseuses, proches et différentes (maquillage de l'une, énergie contenue de l'autre)
après le déjeuner aux heures de chaleur blanche aller attendre le long du mur des Pénitents blancs... et y assister à « C.H.S. »(Combustion Humaine Spontanée) de (texte que j'aurais aimé me procurer, mise en scène, rôle central) Christian Lapointe commençant sur la première cigarette à jeun, dernier plaisir de l'être solitaire, avançant entre monologues (le très beau de la fin) de celui qui en fait pèse l'envie de suicide, et les interventions d'une interrogative jeune femme (Maryse Lapierre) dans un castelet qui surplombe le plateau, et d'un homme en blouse grise semble-t-il debout sur une estrade à droite, qui disserte sur la combustion humaine spontanée "légende urbaine ou réalité méconnue ?... les lumières, les textes ou images projetés, comme une respiration musicale.
Journée s'achevant avec le cloître des carmes dans la nuit avec « le livre d'or de Jan » d'Hubert Colas Jan a disparu (au début sa voix off accueille et décrit chacun des personnages-acteurs au fur et à mesure de leur entrée en scène) qui disait "Ma vie est et doit être un coup de foudre permanent sinon je ne peux pas être (là)..." et ceux qui l'ont connu et aimé forment un groupe, les amis de Jan. une ou deux phrases et puis difficile d'en dire plus (d'autant que crevée suis) que : j'ai aimé. (j'ajoute : mais j'ai oublié)
départ de carcasse en vraie douleur vers le jardin de la Vierge de Saint Joseph pour deux courtes pièces – je résume le texte à chaud : vision un rien comateuse et crâne embué donc forcément injuste du premier « Rosa seulement» texte et mise en scène de Mathieu Bertholet,chorégraphie du duo par Cindy Van Acker, gens hautement estimables, de la force dans la danse très lente, très concentrée sur la force justement, du duo (et quelques moments qui ont franchi mes barrières comme un rapprochement des deux bras et des deux poings serrés), un plutôt bon texte sur la prison de Rosa Luxembourg … regards désespérés vers la sortie de secours, et puis comme pour la suite je lisais les noms de Agnès Sourdillon et Arno Bertina et comme carcasse se calmait ai tenté le second et en ai été récompensée le texte d'Arno Bertina circulant entre la douleur révoltée de la jeune femme chargée, parce que bien vue, de prendre la parole à l'enterrement d'Iris, sa collègue suicidée et la poésie drôle du dresseur de puce, m'a plu... Agnès Sourdillon est intelligente de toute son allure, sa voix, son jeu, et Marcus Brisson lui donne fort bien la réplique.
Et suis finalement repartie vers l'opéra tout à côté de l'antre pour un spectacle de Casiers adapté de la première partie de « l'homme sans qualité »
Des costumes contemporains très travaillés, avec les entraves et complications nécessaires, chic, si chics, trop chics peut-être. Et pendant que je peinais pour me défaire d'une petite mauvaise humeur, d'un léger mais certain ennui devant cette mise en place des personnages, l'exposition du projet, la tentative d'incarner les types, me venait un certain désir d'être l'un des chevaux aux crottins envahissants.
Il y a du comique, n'allant pas tout à fait jusqu'au grotesque, il y a les Idées, le matériel, la diplomatie, un peu d'antisémitisme, l'âme et l'économie, le projet démocratique guidé par en haut, etc... mais suis peu à peu rentrée dans le spectacle et J'abrège parce qu'il est une heure et demi et que j'ai faim. Il y a la place prise par l' »action », la police, le général, le territoire. Il y a les phrases souvent fulgurantes de Musil et le beau monologue final d'Ulrich.
9 juillet 2011 https://brigetoun.blogspot.com/2011/07/samedi-festival-in-spectacles-vus-ou.html Comme en 210 débuter par les courts spectacles du jardin de la Vierge et aimer (bien) le premier « trente trois tours » de David Lescot (auteur, metteur en scène, musicien) et DeLaVallet Bidlefono chorégraphe et danseur congolais (Braza) Tout n'est pas égal, rien n'est inintéressant. Joli contraste physique, jolie complémentarité et accord, entre le congolais, grand, souple, qui garde toujours distance, humour, élégance, intelligence, et David Lescot, aigu comme un coureur cycliste, dont il a un peu la tenue (en version unie noire), sa musique, sa sensibilité, la pincée d'auto-dérision....
et puis alors que je me suis étendue sur ce spectacle, j'ajoute honteusement Je suis un peu désolée, je n'ose pas trop parler de la pièce suivante « voyage Cola » de Bouchra Ouizguen (chorégraphe et danseuse marocaine), intervenue à un moment où fatigue, une idée très étrangère au spectacle tournant vaguement dans mon crâne, heure, langue (marocain) on fait que suis restée de côté, aimablement de côté. Même si ensuite je précise un chouya et cite passage qui me semble de belle forte poésie ironique
dans l'après-midi une des « mise en espace » organisée aux Pénitents Blancs pour l'anniversaire de Théâtre ouvert (était de longue date en tendresse avec) par Jean-Pierre Vincent, comme à l'époque, quand il jouait aussi dans le off avec Jean Jourdheuil et leur troupe, mais cette année c'était « Cancrelat » texte de Sam Holcroft (avec bien entendu Bernard Charteux comme dramaturge) je crains que ces noms n'aient pas même effet sur les plus jeunes (même ceux qui se croient âgés) que sur gens de mon âge... plongée dans le texte riche, apprécié l'ensemble – seulement finalement me reste en souvenir surtout et fortement la petite humiliation même si assez discrète que m'a valu carcasse
et sortie en trop mauvais état pour le spectacle suivant (juste un de ces mauvais jours qui reviennent à longs intervalles, pas de chance)
9 juillet 2012 https://brigetoun.blogspot.com/2012/07/festival-sujets-vifs-lachete-lecture.html une fois encore le jardin de la vierge (je ne le fais pas exprès mais c'est ainsi) pour deux courts formats
«Sonata Hamlet» conception, chorégraphie et jeu Mitia Fedotenko (avec François Tanguy) – musique live Bertrand Blessing un assez long compte rendu et J'ai plutôt aimé, et même nettement, malgré quelques presque maladresses qui m'ont fait dire «adolescence» - ma voisine «j'allais le dire» - sur ce, me suis employée à lui démontrer que c'était une qualité, une mise à nu par des outrances qui n'en étaient que pour les rassis. Elle a acquiescé, réellement ou par gentillesse
et puis «la fille» - conception et réalisation Aude Lachaise et Michaël Allibert, texte Aude Lachaise Simplicité apparente, danse, douce ou accrobatique, chant, sa voix à elle sur son texte (extrêmement sympathiques en outre, et talentueux) - une fille dans une grotte avec un monstre (décrit avec force), leurs amours, une fille qui aurait pu être une princesse – un conte, leste sans grossièreté, mais un conte avec forêt et tout – et puis, finalement une morale un peu amère
retour dans les rues animées mais honteux renoncement à un débat sur la Méditerranée dans l'après-midi 
et, seulement, la cours de Calvet le soir pour écouter Stanislas Nordey lire des extraits de « Reqiem » de Tabucchi, un de ces moments que j'aimais tant et qui sont devenus au fil des ans pour « happy few » et pour patiiiiiiients s'offrant de longues heures de queue (idée totalement anti-brigetounienne)
9 juillet 2013 https://brigetoun.blogspot.com/2013/07/quatrieme-jour-festival-levinas-sujets.html débuter, à quelques pas de chez moi (enfin un gros quelques) par un concert à Saint Agricol - écouter l'organiste Thomas Lacôte, petit, frêle, jeune, convaincant (titulaire du grand orgue de la Trinité à Paris, élève, entre autres de Lévinas, assistant de la classe d'analyse de Lévinas au CNSM de Paris) nous expliquer le choix du programme qui, déception fugitive, ne comprend qu'une pièce de Lévinas (la version pour 3 cors des spirales d'oiseaux de Lévinas pour 3 euphoniums), mais, à l'orgue, aussi Bach, Franck, Messian, Scelsi  parce qu'il improvisait, parce que sa musique est méditative, aléatoire, fait découvrir des possibilités inconnues de l'orgue, «des fantômes» qui ont inspiré Lévinas – et de fait c'était très beau... retour heureux
en fin d'après-midi deux courts formats au jardin de la vierge (reviennent souvent, mais suis une fan, récompensée assez souvent) : « Garden Party » conçu et mis en scène par Ambre Kahan, joué par Karine Piveteau et Duncan Evennou approches, timidité, elle prenant le devant, lui effarouché... et puis ça continue, de beaux textes par moment, plus ou moins audibles, de la danse, un peu (très très résumé) et « Perlaborer », conçu et joué/dansé par Pauline Simon et Vincent Dissez, une petite merveille d'intelligence, de virtuosité sympathique (navrée de résumer autant) avec gouttes de pluie pour finir
départ au crépuscule malgré ciel menaçant vers le cloître des Célestins (et comme mon appareil était par trop déficient je reprends, tant pis, une photo de Christophe Reynnaud de Lage) parce que c'était Faustin Linyekula et que j'avais gardé bon souvenir (ou plus) de 'Dinozord » et surtout de « pour en finir avec Bérénice » il y a trois ans, parce que j'avais été attirée par la présentation de « Drums and digginf » le spectacle de cette année, sur le site du festival : Que raconter encore après six années de création en République Démocratique du Congo ? Comment ne pas ressasser les mêmes histoires, les mêmes révoltes, les mêmes espoirs déçus ? Comment continuer d'avancer, de rêver, malgré tout ? Désireux de répondre à ces questions, Faustin Linyekula est retourné dans le village de son enfance, etc (un bel etc..) .. et finalement, lui et ses danseurs, inventer un rite
Et, pour moi, pour le reste du public semble-t-il la magie de cette tentative d'invention d'un rite a marché.... ce mélange de danse africaine et de danse contemporaine internationale, les généalogies, les récits qui se déroulent pendant que d'autres dansent, les tambours, ces chants, les voix qui semblent intemporelles, l'idée de la forêt, le cercle sautant, tapant du pied, les seins secoués, et ces danses parfaitement maîtrisées de membres de grandes compagnies de danse internationales, la construction, en marge des danses, chants, récits, etc..., par Faustin Linyekula d'une cabane pour refuge du groupe mais à partir de bois façonnés, comme un kit, avec les hésitations que nous aurions pour monter une cabane de jardin ou un meuble.
9 juillet 2014 https://brigetoun.blogspot.com/2014/07/avignon-jour-5-sujets-vif-don-giovanni.html à nouveau jardin de la Vierge le matin
n'ai pas noté et flemme de chercher le titre du premier des deux petits formats, mais  Une femme tend ses mains devant elle et dit : « Un jour je serai humaine. » Phrase entendue dans un hôpital psychiatrique par David Léon. L'énigme de cette phrase, sa puissance, a déclenché l'écriture du texte qui porte pour titre son pluriel : Un jour nous serons humains. Ce « nous » est la réunion d'Hélène Soulié (mise en scène), David Léon (auteur) et Emmanuel Eggermont (danseur et chorégraphe) qui ont décidé d'inviter la jeune actrice Marik Renner afin de constituer... un quatuor … une adresse aux Hommes aussi bien qu'aux Bêtes. Avec cette conclusion Tout tient dans le beau texte et la façon dont elle le porte.
Et puis et là j'en ai gardé un souvenir souriant et heureux « religieuse à la fraise » (titre dont j'ai renoncé à comprendre le sens) proposé et interprété par Kaori Ito danseuse-chorrégraphe japonaise, petite et frêle et Olivier Martin-Salvan comédien et chanteur, montagne humaine poilue et débordante de gentillesse comique.  Le gros et la petite, comme ils se définissent, s'exposent à nos regards pour donner à voir leur rencontre. De leurs contraintes physiques, ils jouent avec la « monstruosité » de leurs différences. « Si moi j'étais dans ton corps et toi dans le mien ? » Qui n'a pas voulu être l'autre ? Qui n'a pas voulu aller voir ailleurs ? 'ils partagent même un seul pantalon au début ce qui rend leurs déplacements gracieusement gauches et drôles, et tout est ainsi, quand ils mesurent chacun la taille de l'autre, celles de leurs mains, leurs tours de taille, hauteurs de visages etc... quand elle lui grimpe dessus etc... etc... suis repartie souriante
dans l'après-midi l'opéra et « Don Giovani – Letzte Party » comédie-bâtarde de Johannes Hofmann à propos de Mozart et Da Ponte avec, à cause d'un article des Inrockuptibles petite crainte d'un objet-mode, d'une remise en cause quasi adolescente et sans but
un peu perplexe
(et n'ai vu que un peu plus d'une heure et demi sur les deux heures et demi annoncées) aimé un assez grand nombre de nombre de choses que je détaille, pas aimé ou moins aimé d'autres... je commençais à dodeliner de la tête quand Don Giovanni a invité les jeunes femmes, puis toutes les femmes de l'assistance à monter sur la scène lui faire fête, j'ai regardé la file se faire peu à peu, les plateaux de verres circuler et puis, comme on libérait le reste du public, dont la vieille qui ne se sentait pas concernée, j'ai voulu photographier cette petite foule buvant et dansant au moment où Leporello fermait le rideau sur elle.... Suis sortie acheter une boite de cigares, en fumer un, réfléchir, me demander si j'entrerai voir la fin de l'entracte ou en resterai là.. pour rentrer, me faire un thé et un crâne éveillé en prévision de la cour d'honneur, quand me suis aperçue que j'avais perdu mon Quignard, et le billet qui était dedans, sans lequel je ne pouvais plus pénétrer dans le théâtre..
et dans la nuit  monter vers le palais et « le prince de Hombourg », esprit vide, oubliant les avis positifs et l'avis négatif entendus ces jours ci, n'ayant pas à oublier Vilar et Gérard Philippe puisque je n'en connais que la célèbre photo d'Agnès Varda (comme, je pense, l'immense majorité de ceux qui les évoquent)
plus de couverture et bon gros froid... public qui a très très partiellement déserté pour cette raison (et j'ai tenu jusqu'à dix minutes de la fin du spectacle que j'ai vu à l'abri du mur sur la place, à côté de la sortie, marchant si difficilement pour arriver à cette sortie, jambes bloquées par le froid, qu'un gentil pompier (mon Dieu qu'il était grand) a voulu me raccompagner jusqu'à l'antre
Ceci dit ai beaucoup, beaucoup aimé ce spectacle de Giorgio Barberio Corsetti et l'ai dit sur le billet.
9 juillet 2015 https://brigetoun.blogspot.com/2015/07/avignon-jour-6-de-la-quatrieme-personne.html Cueillant ce que je trouve de Novarina, faute d'avoir pu assister au Vivier des noms, m'en suis allée, à deux rues de distance, monter les marches de Saint Agricol, pour écouter Claire Sermonne, petite, souplement dressée dans le choeur, lire des passages de « la quatrième personne du singulier » en alternance avec des chorals de Brahms
dans l'après-midi le gymnase du Lycée Saint Joseph, rue des Teinturiers, et son calme jardin pour un de ces spectacles modestes (pas mal de sorties sous le sourire ironique de mes jeunes voisins et le mien) des écoles de théâtre, qui ne manquent pas - et spécialement celui-ci : « el syndrome », spectacle de Sergio Boris metteur en scène portègne avec des élèves de la troisième promotion de l'Ecole supérieure de théâtre de Bordeaux-Aquitaine – de qualités, absentes de certains spectacles que l'on voit dans Avignon. Quelques détails et puis Une certaine gaucherie au début, que la situation justifie. Des tentatives dans ce dénuement extrème de rebondir, produire un spectacle qui pourrait être proposé dans les villages, même les villes, au point de rencontre des pays.. et il y a là quelques moments de grâce
le soir mettre chandail sur les épaules et m'en aller vers la cour d'honneur pour le spectacle chic du festival, en companie de gens très bien, trop bien pour qu'un dialogue soit envisageable... m'amuser avec un peu d'ironie (honte) de ce que j'entendais, et enfin assister à « Juliette et Justine, le vice et la vertu », montage de textes de Sade par Raphaël Enthoven, joué-dit par Isabelle Huppert. Et tout cela ne tenait que peu, emporté par le grâce et la « classe » (même si déteste ce mot) de l'actrice dans un mistral de très forte ampleur - nous avons aussi assisté à une prouesse, parce que j'ai mis au bout d'un moment mon chandail, on a vu quelques couvertures s déployer, pendant que le mistral assouvissait le goût qu'il a pour ce grand plateau, et que la silhouette en grande robe rouge sans manche, à la longue jupe qui s'épanouissait, montée en plis cachés, semblait être sur le point d'être emportée, voyait le tissu se coller à elle, partir en grandes embardées, claquer dans le vent et les remous, et que les feuilles du cahier qu'elle avait en main adoptaient un comportement anarchique (l'intelligence du métier avec laquelle elle s'interrompait deux minutes, de façon visible mais qui ne créait que sourires complices, avant d'enchainer souplement, la feuille rétive une fois disciplinée. J'avais un peu honte, tout en goûtant l'exploit et l'intelligence des changements de voix, d'attitude, la façon de rendre le texte et de le porter dans le vent, un peu honte de l'extrême tiédeur douce de mon chandail.
9 juillet 2016 https://brigetoun.blogspot.com/2016/07/avignon-festival-jour-4-juste-retrouver.html partir assez tôt dans le soir qui descendait pour tenir compte de la lenteur relative d'écoulement des files d'attente en nos temps sécuritaires (dis pas qu'ils ont tort), vers la cour du Lycée Saint Joseph avec l'attente que méritaient le « Lenz » de Büchner (spectacle de Cornelia Rainer – adaptation et mise en scène – basé sur le récit de Büchner augmenté d'extraits de pièces de théâtre, de drames et de notes du pasteur Oberlin (l'hôte de Lenz)
une scénographie spectaculaire... et ma foi belle, et remplissant bien l'espace de la cour, l'unifiant, le recentrant ce qui n'est pas toujours le cas...
me suis attardée sur les raisons que j'avais eu d'aimer – garde la conclusion salut, applaudissements unanimes mais en grande parte timide et des c'est étrange murmurés dans le public se dispersant
9 juillet 2017 https://brigetoun.blogspot.com/2017/07/festival-jour-4-cigares-villeneuve-mais.html photos d'un trajet vers et dans Villeneuve vers un spectacle dont je parle mais n'ai pas vu , annulé qu'il était pour une question technique (pas pu avoir un autre billet, pas de chance)
le soir partir, sans grande conviction vers les Corps Saints et mon cher cloître des Célestins et « La Princesse Malène » de Maeterlinck spectacle de Pascal Kirsch parce que je n'étais pas très désireuse, ce soir moins que jamais, de «théâtre de texte» et de symbolisme au risque de la pesanteur. (comme d'ailleurs en général pour ce qui est du symbolisme)
que dire …. que j'ai peiné un tout petit peu contre le sommeil au début, admirant le travail, notant avec plaisir les petites notes d'étrangeté, que cela mélange la lenteur et le paroxysme, que la force de l'amour sur laquelle insiste le metteur en scène dans son assez beau texte, passablement décalé avec ce que j'ai ressenti, est bien là, mais un rien noyée sous les outrances, et que les péripéties évoquées avec telle rapidité qu'elles sont presque subliminales, donnent finalement une sensation de langueur et de flottement mais que le comique, auquel on n'ose à peine céder au début - c'est Maeterlinck tout de même - finit par emporter des rires de moins en moins discrets... et que je pourrais résumer ma soirée en deux phrases : «du grand guignol un peu long» (avec toute la mauvaise foi d'une fatigue passagère, parce que Malène et le roi sont touchants... et la réalisation impeccable) et celle-ci, que me répétais sur le chemin du retour, «tant qu'à annuler un des deux spectacles que je m'étais programmé aujourd'hui j'aurais préféré que cela soit celui-ci»
matinée tranquille dans les rues (enfin il y avait de la vie)
et prendre car vers l'opéra Confluence pour «Kreatur» de Sasha Waltz
Il y a la musique de Soundwalk Collective à partir de sons collectés dans de vastes hangars industriels désaffectés et la lumière comme seule scénographie (si ce n'est un fragment d'escalier qui ne mène nulle part, où les danseurs, une fois, se regroupent jusqu'à tomber, qui joue rôle bénéfique ou non). Il y a eu la visite d'une prison de la Stasi pour saisir vraiment l'isolement, la perte de liberté, la surveillance (on entend des bribes de phrases dont on ne sait ou dont je ne savais s'ils étaient consignes, interdictions, appels). Il y a des gestes d'humour ou de tendresse et des sévices ou quelque chose d'approchant, la sécurité précaire, des cheminements solitaires parmi les autres et des mouvements de foule, les peurs individuelles ou collectives etc... je n'ai pas tout compris, mais je ne pense pas que cela soit grave, et c'est très beau visuellement. (et accessoirement la clim est terrifique... m'a fallu un quart de lexomil, un moment de station sur le côté brumisateur en main, et puis des voisins intéressants pour ne pas renoncer.)
ce qui aurait été regrettable
et grâces en soit rendues à une conjonction de petits ennuis pas de festival pour moi le 9 juillet 2019

11 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Ce long flash-back quotidien (un peu de masochisme ?) montre que le théâtre est toujours présent malgré cet entracte imprévisible de 2020...

Les couleurs et les répliques se voient et s'entendent encore ! :-)

Brigetoun a dit…

j'ai un peu tendance à voir du théâtre partout, sauf que celui qui s'affiche cille tel est assez souvent de meilleure qualité et au fond plus franc

Arlette A a dit…

Entre parades et artistes il y avait du beau monde ..Bravo d'y revenir

jeandler a dit…

Quel survol ! Merci d'animer ces braises.

Brigetoun a dit…

Arlette, Pierre merci mais pas certaine de continuer (ou alors résumer drastiquement si j'en suis capable) parce que très chronophage

Godart a dit…

Le spectacle est vie, belle illustration de cette réalité avec vos photos colorées.

Lavande a dit…

J'apprécie énormément ce survol des années précédentes où je retrouve certains spectacles que j'ai vus. J'espère que vous continuerez !

lanlanhue a dit…

grâce à vous j'ai toujours l'impression d'y être un peu ! grand merci pour les mots et puis les couleurs et les regards

Brigetoun a dit…

grand merci à tous trois... vais tenter mais il ne faudrait pas que je me laisse aller à ne faire que ça (et puis les vieilles photos sont vraiment très mauvaises et les notes un rien énigmatiques parfois)

Claudine a dit…

on ne peut pas toujours commenter, mais j'espère moi aussi que vous continuerez

Brigetoun a dit…

suis têtue mais sens bien que j'ennuie (et puis cela prend tout mon temps !) bon pour l'instant continue mais crois que vais pas pouvoir longtemps