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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, juillet 08, 2020

Mon et mes 7 juillet (pour continuer)


deux jours et deux nuits de claquements d'un volet ouvert par on ne sait qui dans le petit immeuble mitoyen, abandonné par son propriétaire qui aurait changé et que nous ne connaissons pas et même si cela ponctue avec un certain talent le grand souffle qui court sur le Rhône et sur ma cour, je commence à en être passablement lasse... repassage, ménage en me traînant un peu carcasse
et départ, mal en point, en début d'après-midi vers Rosmerta, une petite rage rentrée en apprenant qu'on avait trouvé un professeur plus sérieux que je ne semble l'être à l'Ibrahim, assez débroussaillé et très gentil auquel j'avais été affectée jeudi et pour lequel j'amenais sac, trousse garnie et des exercices des annales du CAP pour le tester... en ai pris mon parti, ai commencé à écrire la version courte qui se muait en longue du #3 de François Bon, assortie secrètement à mon humeur, quand un Yaya très gentil et vraiment au tout début est venu me solliciter, commencions à nous tâter mais Amadou a débarqué, marquant sa possession... ai donc demandé à Yaya d'attendre (en lui donnant déjà sac et trousse) une heure avec Amadou et cette façon désarmante qu'il a de dire qu'il a compris, de me prouver que non et de montrer qu'il a en effet compris la fois suivante, puis etc... avec un ou les trois... en tout un peu plus de trois heures de vrai travail.
et à six heures trente, tous les garçons partis ou occupés, m'en suis allée seule chercher le ou les paniers offerts par Semaille qui bien entendu étaient très généreux cette fois...
retour cahotant, distribution entre familles et garçons en refusant de m'arrêter aux rivalités, regagner l'antre soutenue par mon envie de laisser tomber, contrebalancée par la gentillesse des garçons et un souci d'élégance minime (à laquelle je déroge ici)... on verra jeudi.
Sur ce, tant pis pour vous, tournez les talons, je reprends ma recension des derniers festivals de plus en plus longue avec les années et leur date d'ouverture
7 juillet 2007 https://brigetoun.blogspot.com/2007/07/brigetoun-verbeuse-dans-le-dsert-des.html à l'Opéra, les paravents de Genet mise en scène par Frédéric Fisbach avec acteurs et marionnettes Des moments très beaux ... Mais le mélange entre l’oratorio, la farce, l’esthétisme, les marionnettes et la pantomime ne prenait pas toujours à mes yeux... A l’entracte je suis sortie sur le balcon fumer en m’évitant la tentation de partir, juste à temps pour voir arriver des chevaux au coin de la place de l’horloge, avec des fiers faux vrais gardians, et un public ravi.Pour une raison ou une autre, au début de la seconde partie, j’ai retrouvé du goût pour le lyrisme du texte, et avec l’errance de Saïd et de sa femme je suis enfin entrée dans le spectacle, lui retrouvant la force dont j’avais gardé le souvenir après avoir vu une mise en scène dense et belle d’une version sans doute raccourcie de la pièce, il y a je crois une dizaine d’année à Nanterre ou Bobigny.,. Toute la suite m’a semblé réussie même si par moment les dispositifs, inventaire abouti de ce que l’on retrouve dans les spectacles des dix dernières années, (transparents, belles vidéos des marionnettes avec les voix off etc…) pour intéressants, pertinents, beaux qu’ils soient, finissent par retenir toute l’attention, et m’éloignaient de Genet.
7 juillet 2008 https://brigetoun.blogspot.com/2008/07/obstine-suis-rveil-trop-matinal.html l'Opéra une fois encore pour Wolfskers de Jeroen Olyslaegers et Cassiers à partir des trois films de Sokourov – en conclusion Admiration, plaisir, adhésion, mais tout de même une certaine gêne (je ne suis pas sure de ne pas être isolée). Thèse assez évidemment juste, mais, contrairement à ce que dit Cassiers sur le programme : « nous sommes très attentifs à ne pas les rendre séduisants (Hitler, Lénine, Hiro Hito)et à empêcher toute identification personnelle », je trouve que quelque chose de très bourgeois flamand ou batave, dans le physique des formidables acteurs, introduit une touche non seulement d’humanité mais même de presque bonhomie
7 juillet 2013 https://brigetoun.blogspot.com/2013/07/premier-jour-vraiment-en-festival.html à l'opéra à nouveau, à nouveau Cassiers, avec cette fois le monologue tiré d'Orlando de Woolf pour Katelijne Damen en bannissant de mon souvenir une frêle silhouette vibrante dans un rayon de lumière provenant d'une fenêtre en biais – ce merveilleux moment à l'Odéon il y a une trentaine d'année avec Isabelle Huppert dirigée par Bob Wilson (mon plus beau souvenir de théâtre avec elle jusqu'à « Psychose » de Sarah Kahn mis en scène par Régy, cette présence, proche à la toucher, tendue et vivante, immobile, seule au milieu du plateau). Pour finalement aimer plutôt L'actrice, qui est aussi l'adaptatrice, est aussi bonne qu'intelligente. Elle a une charmante façon d'être un peu gauche, de soulever ses jupes par la taille pour marcher vite, comme ne le ferait pas une femme. ..
et puis, anormalement tôt (avant le crépuscule) pour tenir compte des trois heures 30 au moins de spectacle) la cour d'honneur et (ma fois j'attendais presque beaucoup) Par les villages de Handke mis en scène par Stanislas Nordey avec belle distribution, ai grimacé parce qu'un petit décor devant le mur, les critiques étaient pour le moins mitigées, et ma foi j'ai plutôt aimé (sauf les gens qui dans ce très chic public ont sifflé l'intervention des intermittents – bon mes voisins étaient aussi furieux que moi) une relation de mes impressions, quelques petits détails, et pour finir Jeanne Balibar superbe mais un peu trop peut-être (chic aussi) : pendant que le début de vent se faisait plus fort, seule au centre du plateau, Jeanne Balibar dans le très beau monologue final, lumière du texte, que j'avais beaucoup aimé à la lecture, qui là, entrecoupé de silences pourtant assez brefs, et nécessaires, mais venant au moment où la fatigue se faisait sentir, m'a paru plus long, nettement plus long que ne m'en souvenais. Me pinçais pour ne pas décrocher, me demandant si l'actrice sentait que l'attention du public se faisait fuyarde...
7 juillet 2014 https://brigetoun.blogspot.com/2014/07/avignon-jour-2-o-vous-freres-humains.html matin au Théâtre des Halles pour ô vous frères humains d'Albert Cohen, adapté par Danielle Paume, mis en scène par Timar que j'au aimé (avis souvent contesté).. pas mal de photos de rue et à la tombée de la nuit le cloître des Carmes
où nous nous sommes abrités sous les voutes en attendant fin de la pluie, balayage de l'eau sur le plateau, tentative d'assèchement des sièges, avant d'assister à Lied Ballet le spectacle de Thomas Lebrunet du centre chorégraphique de Tours en trois parties : la première avec des départs, la seconde et la troisième (laquelle était dansé en maillots) regardées plutôt avec plaisir par la majorité restante … et ma conclusion du jour Un festival malmené, qui avance pourtant (rencontré une spectatrice de The Humans qui était partie en cours de route, mais avait rétrospectivement une impression pas totalement négative)
7 juillet 2015 https://brigetoun.blogspot.com/2015/07/avignon-jour-3-matin-calme-et-peur-1.html m'en suis allée aux heures chaudes, avec une aimée chemise trop grande pour moi mais on s'en moque, coton léger, air circulant, un peu paysan égyptien, vers le lycée Mistral, attente à l'ombre bienveillante des platanes et puis soudain la nuit d'Olivier Saccomano, mise en scène par Nathalie Garraud. s'asseoir dans la climatisation brutale du gymnase et se faire eau ruisselante, y perdre une grande partie de sa force, mais le spectacle qui m'accroche Parole administrative, discours personnel, sentiment, stéréotypes et craintes de notre société, cruauté tranquille, humilité bienfaisante de Marie l'infirmière, politique et bribes de poèmes… seulement un retour (heureusement ce n'était pas très loin) en faiblesse grande, très et du coup renoncement rageur (en fait même pas plus la force pour cela) aux Carmes et au Vivier des noms de Novarina (depuis ai le livre mais..)
7 juillet 2016 https://brigetoun.blogspot.com/2016/07/avignon-festival-2016-jour-1-parade-et.html une parade du off dont j'ai pris tant de photos que j'en ai fait une petite vidéo https://youtu.be/F3uiUcQxTCE avec une petite anticipation par des taïwanais et
puis le soir, rafraichie monter les marches vers la cour d'honneur du palais, les comédiens du français et les damnés spectacle tiré du scénario de Visconti et mis en scène par Ivo van Hove (vexée parce que seule à passer sans détection de métaux) des photos projetés, des vidéos, des portants pour les vêtements mais : le mur respecté et la troupe et si fatiguée la fille où affamée je ne sais pas que n'apparait pas explicitement ce qu'elle notait en commentaire «fort et beau» - une belle entrée en tout cas dans le festival...cette montée du nazisme, la façon dont, à corps et coeur défendant, sauf deux convaincus ou qui le semblent, par ambition, par intérêt, par peur, par goût du pouvoir ils sont presque tous gagnés (les autres, ou ceux qui ont donné barre sur eux, ayant droit soit à l'exil, soit au cercueil qui attend à droite de la scène) et le rôle qu'Ivo Van Hove donne aux corps
7 juillet 2017 https://brigetoun.blogspot.com/2017/07/festival-jour-1-flammes-la-parade-et.html premier jour festival où je rentre (c'est presque un rituel) par, en fin de matinée, un spectacle au Théâtre des Halles – F(l)ammes, texte et mise en scène d'Ahmed Madani, élaboré avec et interprété par un groupe d'une dizaine de jeunes femmes «seconde génération» «pour explorer ensemble leurs identités multiples, leur sensibilité, leur désir de prendre la parole, de jouer, danser, rire, creuser en elles, se raconter», et c'était tonique à souhait (on pouvait leur faire confiance!) elles sont plus ou moins attachantes, différentes et proches comme le sommes tous, peu ou prou, c'est fin, ironique, colérique, on y trouve de la culture et de la cuisine, des pères et surtout des mères, de futures mères aussi
dans l'après-midi la petite fête des avignonnais (surtout ceux qui ne pourront aller au théâtre) qu'est la parade (et une nouvelle vidéo https://youtu.be/ExUbVkkWnAg)
et non moins rituellement la montée des marches dans la nuit qui vient vers la cour d'honneur pour, cette fois, l'émerveillement devant l'Antigone adaptée, jouée, créée autre par  Satoshi Miyagi Alors que dire, que c'est très beau, sans tomber dans le pur plaisir esthétique, qu'il y a, outre la chorégraphie de tous les déplacements et gestes, le moment où le choeur reprend les mots de Créon, les beaux éclairages qui projettent en très grand sur le mur les principaux antagonistes, et font vivre des affrontements, oppositions d'idée et d'attitudes sur ce mur à partir des gracieuses petites silhouettes blanches présentes sur scène, parfois très éloignées l'une de l'autre, qu'il n'y a pas toujours adéquation physique entre le récit et les attitudes comme lorsque Antigone reste immobile sur son rocher pendant qu'un garde raconte qu'elle est en train de jeter de la terre sur son frère, qu'il y a des moments où le dialogue est prononcé de façon très réaliste, presque plate, et des moments où le discours se solennise jusqu'au chant – et bien sûr le chant lors des deux stasimons, qu'ils ont embarqué avec eux le public et créé un vrai moment de communion,
7 juillet 2018 https://brigetoun.blogspot.com/2018/07/avignon-jour-1-entrer-en-douceur-avec.html 11 heures au théâtre des Halles dans la minuscule chapelle avec Jean-Quentin Chapelain dire une saison en enfer avec cette voix qui mange parfois un mot, comme en trébuchant, qui malmène parfois la musique poétique, qui fait vivre le sens de chaque phrase (la douleur à laquelle je commandais sagesse y aidait un peu mais pas tant) murmurée, propulsée, vécue par la grande silhouette dressée dans une pénombre vivante (beau travail de l'éclairagiste) enchâssée dans un amoncellement de longs tissus, tuniques ou manteaux.
Retour heureuse après ce début, vue tout doux en marge de tout et départ à l'amorce de la soirée vers la cour d'honneur (mauvaise place mais dans le bas) pour assister à Thyeste de Sénèque par Thomas Joly (grand souvenir, que quelques bémols ont peu à peu ramenés à bon spectacle avec enthousiasmant phénomène de solidification du public endurant, de sa mise en scène d'Henry VI) dans un décor qui, quoique impressionnant, respectait ou mettait en valeur le mur, un jugement à chaud, tenant compte de ma fatigue, passablement détaillé, notant de belles choses, globalement plutôt mauvais
et PS ajouté au petit matin du lendemain : un remords venu sous la douche quand au jugement sur Thyeste https://brigetoun.blogspot.com/2018/07/avignon-jour-1-ps-ou-thyeste-digere.html démontant mes reproches
7 juillet 2019 https://brigetoun.blogspot.com/2019/07/avignon-jour-2-ville-trop-vide-et-sage.html humeur un peu triste parce que je trouve que la ville l'est un peu... impression partagée par l'ami Michel Benoît, les commerçantes de la rue Joseph Vernet et des distributeurs de tracts, beaucoup moins de monde que de coutume, j'ajoute et beaucoup trop de gens baladant l'air que l'on peut avoir en sortant d’un conseil quelconque pas très satisfaisant -- mais on ne le montre pas et l'on reste digne et impassible --, ce qui me donne une envie folle de faire l'andouille ce que je fais parfois (dans l'attente du bus en début d'après midi sous le cagna ça a marché et nous étions une bande d'amis, bon suis restée debout mais ça ne fait rien, et une fois qu'ils sont entrés dans le jardin ou la salle d'un théâtre ils deviennent d'une courtoisie exquise). Ayant jeté mon désarroi sur le blog... disons que j'ai vu deux bons spectacles, dans l'absolu, avec plus de plaisir personnel dans un cas.
Matin, 11 heures, chapelle du Théâtre des Halles un spectacle de Jean-Baptiste Astre et Hiam Abbass venu du Théâtre Liberté de Toulon, Plaidoyer pour une civilisation nouvelle, des lettres et l'enracinement de Simone Weil j'ai retrouvé mes conversations muettes des soirs de juin avec elle, entre accord admiratif et quelques contestations dans une interprétation délicat et belle de Hiam Abass (plus la musique et la douceur de la bioluminescence de bactéries venues des abysses)
et dans l'après-midi, à la Fabrica, le Pélléas et Mélisande de Maeterlinck dont on m'avait parlé avec louange dans le cour du Théâtre des Halles le matin... impression mitigée mienne se terminant par j'ai le plus grand mal à supporter durablement Mélisande qui me semble dépourvue de ce qui fait une héroïne tragique (je ne dis pas dramatique) et oui malgré tout cela j'ai aimé...
Quant à ce soir, suis au fond d'un trou, que j'aménage.

4 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Que serait Avignon sans la Cour d'honneur du Palais des papes ?

Je me souviens de cette mise en scène avec la tête sur la scène et puis de la dernière fois où j'y suis allé pour le spectacle de danse d'Anne Teresa de Keersmaeker, magnifique représentation commençant à la tombée de la nuit et se terminant à l'aube, juste avant la pluie commençant à tomber sur le public car ce théâtre ouvert est un enchantement.

Maintenant on fait le festival sur France Culture, plus besoin de se déplacer !

Étonnant que vous ayez gardé toutes ces archives précieuses (je croyais que votre changement d'iMac avait entraîné leur perte !), vous pouvez revivre tous ces spectacles sans presque vous lasser... :-)

Brigetoun a dit…

on va la retrouver Teresa un peu plus tard (à vrai dire j'avais préféré l'année précédente le crépuscule aux Célestins, plus intime et magique)... mais ne la verrai pas dans les projections programmées dans la cour cette année, ce serai tuer le charme je crois

jeandler a dit…

Plongée dans les archives perso et nous ne sommes que le 7 ! Merci pour l'archiviste de cette anthologie.

Brigetoun a dit…

ça me fait plaisir, mais sais pas si je vais tenir parce que très chronophage et même sans spectacle (or vais en avoir quelques uns) j'ai un assez bon programme pour une petite vieille